Dans les rosiers, un autre chat, tout blanc, dort au frais sur les dalles d'ardoise. Les colchiques jaune vif se massent au pied du lilas des Indes. Le ciel est vif par-dessus les pins. Les cigales se sont tues. L'automne est arrivé, à pas de loup.
samedi 27 septembre 2008
Chat noir, chat blanc
Un chat sur le toit de notre abri de jardin. Noir. Les yeux verts. Il est assis sur son train arrière, avec élégance, la tête haute, majestueux malgré sa petite taille. Son pelage tranche avec les tuiles roses.
jeudi 25 septembre 2008
L'ordinateur
Il est posé sur le bureau, tel un œil géant ou une grande bouche. L'œil de Big Brother, la bouche de Big Brother.
La nuit, il se ferme. Derrière sa paupière le fourmillement des sites, blogs, e-mails se poursuit en une danse proche de la sarabande.
Le matin il s'ouvre. Bleu d'abord, puis différent suivant l'humeur du moment. Un tableau, des coquelicots, un arbre de Noël.
Mais peu importe ce qui apparaît sur l'iris géant, seul compte ce que l'on y apprend.
Un flot ininterrompu de mensonges et de vérités, d'approximations de toute sorte sur de multiples sujets. Flot d'une rivière en crue où se bousculent des musiques, des images, des coups de gueule, des rêves, des folies. Monseigneur Google est aux commandes. Il sait tout, engrange tout, dévoile tout, ne préserve rien.
mercredi 17 septembre 2008
Premiers pas
C'est étrange, me voici devant mon blog tout neuf, intimidée, empotée même, comme une poule qui aurait trouvé un cure dent. C'est étrange tout simplement parce que je considérais l'activité de blogger avec circonspection et disons-le un léger mépris. C'était réservé aux midinettes en mal de confidences. Alors un blog à moi, bien à moi, mon Dieu, pour quoi faire ? Je ne m'imaginais pas offrant à mille regards mon petit intérieur pas toujours joli joli. Puis l'idée a fait son chemin. J'ai dû m'avouer que mon opinion sur le blog était nourri de préjugés et non d'une véritable analyse. Timidement je suis allée fureter sur le blog de Moucheron et j'y ai découvert des pépites qui m'ont conduite à revoir mon point de vue. S'est ajouté à cela l'encouragement d'une amie à me lancer dans le monde bigarré des blogs, à y coucher mes humeurs et mes découvertes. Le tour était joué.
Aujourd'hui, me voici, le mot en suspens, pleine d'une gourmandise nouvelle, impatiente de "blogger" à mon tour.
Le rapport Brodeck de Philippe Claudel
Le rapport Brodeck fait partie des œuvres que l'on n'oublie pas. Une œuvre si troublante, bouleversante qu'on ne sait comment en parler sans la défigurer. Car tout se mêle intimement, le fond et la forme, la laideur et la beauté, la noirceur absolue et la poésie du verbe.
Qui est Brodeck ? Un homme, d'origine juive, à qui deux guerres n'ont pu ôter la part d'humanité lumineuse et de lucidité. Le récit ne se déroule pas de façon chronologique, mais au travers de regards jetés en arrière par Brodeck sommé de rédiger un "rapport" sur l'assassinat d'un étranger venu s'installer dans son village d'Alsace deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Tandis qu'il déroule le fil des événements qui ont conduit au meurtre de l'homme, Brodeck parcourt tous les moments de son existence. Sans misérabilisme, il évoque les bas-fonds de l'âme humaine, la sienne, et celle de son entourage à travers des drames qui ont pour toile de fond l'entre-deux guerres, la seconde guerre mondiale et le retour à la paix. L'écriture est magistrale. Sobriété et lyrisme se côtoient. Quand j'ai refermé ce roman, je me suis dit qu'il y avait longtemps qu'une œuvre ne m'avait touchée à ce point. Je me répète, Le rapport Brodeck fait partie des œuvres que l'on n'oublie pas.
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